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BESolvay

Nour Hadji

04Déc

Le besoin d’affection à l’ère du virtuel et la place de la femme

décembre 4, 2025 Nour Hadji Edition 2
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Hibab

  1. L’IA et l’humain ?

Nous sommes en 2025. OpenAI a désormais décrété que son chatbot—aujourd’hui omniprésent dans le quotidien de millions de personnes et, selon certains chercheurs, dans leur déclin cognitif— serait en proie à une mise à jour en décembre autorisant des conversations explicite. 

« Maintenant que nous avons pu atténuer les graves problèmes de santé mentale et que nous disposons de nouveaux outils, nous allons pouvoir assouplir les restrictions en toute sécurité dans la plupart des cas », a déclaré Altman. Ce discours se déroule après que le suicide d’un adolescent influencé par ChatGPT, ainsi qu’à la suite de rapports indiquant un effet considérablement négatif sur la santé mentale. De nombreux utilisateurs se sont plaints de ces changements, évoquant une forme de censure et affirmant qu’il serait injuste de modifier l’IA en raison d’une seule partie plus sensible ou plus chargée émotionnellement que les autres. 

Selon une étude du MIT intitulée Your Brain on ChatGPT: Accumulation of Cognitive Debt when Using an AI Assistant for Essay Writing Task, les participants dépendant de l’IA pour écrire présentaient une activité neuronale plus faible, plus de difficultés à se souvenir de leurs propres idées, et un sentiment d’accomplissement réduit, comparées à ceux utilisant un moteur de recherche, ou travaillant seulement avec leur cerveau à disposition. 

« Ces résultats soulèvent des inquiétudes quant aux implications éducatives à long terme de la dépendance à ces modèles, et soulignent la nécessité d’examiner plus en profondeur le rôle de l’IA dans l’apprentissage », écrit le MIT dans son rapport. 

Suite aux réactions critiques sur la possibilité d’autoriser certaines conversations érotiques, Sam Altman a déclaré : « Nous tenons beaucoup au principe de traiter les utilisateurs adultes comme des adultes. Nous ne sommes pas la police morale élue du monde. » 

Cette polémique s’inscrit dans un questionnement plus large. Dans une vidéo devenue virale, un homme manipule une poupée sexuelle japonaise, tirant son nez ou ouvrant sa bouche pour montrer sa dentition. Une utilisatrice de Twitter, @suboxoneshawty, a réagi : « Nous libérerons nos sœurs cybernétiques, notre chair est différente, mais nos chaînes sont toutes deux faites de métal. » 

Beaucoup d’internautes ont trouvé ces images écoeurantes, et dérangeantes. La réaction du public envers les robots sexuels a toujours été plutôt négative. Dans l’imaginaire collectif, les possesseurs de ces poupées sont encore perçus comme des hommes isolés, socialement détraqués, incapables d’entretenir des relations intimes réelles. 

Mais pourquoi cela dérange-t-il autant ? Après tout, c’est un robot, une machine, voire une simple image. Elle ne ressent rien. Pas comme une vraie femme. On pourrait dire qu’il n’y a presque aucune différence entre un bot alimenté, ou non, par l’ IA et un simple jouet sexuel.

Mais posons nous une autre question : pourquoi la majorité de ces robots sexuels commercialisés concerne-t-elle presque exclusivement des modèles féminins? C’est un fait qui reflète à la fois la culture pornographique dominante et la manière dont elle transforme les désirs masculins en un marché rentable. Dans ce modèle, la femme demeure un réceptacle émotionnel et sexuel, disponible, silencieux, et sans limites. 

Mais derrière les débats techniques se cache un imaginaire masculin ancien que la littérature et autres médias ont déjà exploré. Le sujet n’est pas nouveau. De Tomorrow’s Eve à The Stepford Wives, jusqu’à Companion ; le rôle de la femme comme objet destiné à combler les besoins masculins, qu’ils soient émotionnels ou sexuels, a toujours été débattu. 

Selon une enquête menée par EVA AI (edenai.world) auprès de 2 000 utilisateurs : 8 hommes sur 10 estiment qu’une petite amie IA pouvait remplacer une partenaire humaine, et 81 % envisagent même d’en épouser une si la loi l’autorisait. 

Il est évidemment difficile de dire si cette opinion est partagée par les huit milliards d’êtres humains sur Terre. Les témoignages dont nous disposons viennent de personnes déjà immergées dans une plateforme d’IA spécifique. Ils montrent comment la solitude masculine est transformée en opportunité commerciale. 

Petite parenthèse : certains en ont déjà entendu parler, mais le phénomène consistant à se marier avec une personnalité fictive n’est pas nouveau. C’est un acte qui gagne récemment en popularité, plus précisément au Japon. La majorité du temps, ces mariages se font avec des personnages d’animés ou de jeux vidéo romantiques. Ils n’ont aucune base juridique, puisqu’une seule personne est réellement présente. Le mariage est numérique et peut être accompagné d’une cérémonie. 

Ce type de préférence pour des êtres simulacres connaît un essor au moment où les statistiques de mariage entre hommes et femmes au Japon diminuent. Autrement dit, le marché pour ce type de contenu ludique et romantique, destiné aussi bien aux hommes qu’aux femmes, n’est pas négligeable. Cela peut en dire long sur la situation sociale et économique du pays, lorsque investir de l’argent et du temps—ce dernier pouvant lui aussi être considéré comme une monnaie d’échange—devient une pratique en plein développement. 

Bien qu’on ne soit pas spécifiquement dans le domaine de l’intelligence artificielle, puisque les personnages en question sont conçus par leurs créateurs et non générés ou adaptés, cela montre également que le besoin d’affection n’est pas intrinsèquement lié au genre. 

À l’origine, la représentation des robots reflétait la vision de l’époque sur le sexe et les rôles de genre. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où la technologie n’a peut-être pas encore franchi le dernier pas : ce que nous possédons, ce sont des poupées sexuelles, pas encore des individus robotiques pleinement alimenté par l’intelligence artificielle et capables de procurer du plaisir. Du moins, pas à la connaissance du grand public. 

Les plus grands acheteurs de poupées sexuelles sont les Etats Unies, suivi par le Japon. La majorité des consommateurs sont globalement situés en Amérique du Nord, Europe, et quelques parties d’Asie, ce qui est logique étant donné qu’ils sont illégaux presque partout ailleurs. Selon les données disponibles, la Chine reste le principal pays manufacturier, mais leur vente ou leur usage sont réglementés selon les régions : certaines juridictions les interdisent, d’autres les tolèrent ou les encadrent strictement afin de ne pas briser des codes moraux en ce qui concerne les poupées avec une apparence trop juvénile. 

L’expérience du Wire Mother And Cloth Mother de Harry Harlow, dans laquelle un bébé singe choisit la chaleur d’une mère en tissu plutôt que la nourriture fournie par une mère en fil de fer. Ce constat illustre notre besoin inné d’affection plutôt que de simple survie. Offrir un toit à un enfant ne suffit pas : il faut aussi le faire sentir aimer. Ce besoin ne disparaît pas à l’âge adulte. 

Dans le monde technologique d’aujourd’hui, le robot féminin devient souvent la version technologique de la mère de tissu: une entité douce, rassurante, compréhensive. Un refuge. Mais cette douceur n’est pas innée ou acquise : elle est programmée, en évolution sans cesse pour attirer notre attention. Or, une machine conçue pour absorber la frustration masculine, combler les manques affectifs, écouter sans protester, s’ajuster sans jamais exiger…reproduit une charge émotionnelle historiquement imposée aux femmes. Et, parfois, elle l’amplifie. 

Le robot ne possède pas de cœur, une intelligence artificielle ne peut pas pleurer de vraies larmes, ou être hospitalisée, elle a seulement une fonction. Mais cette fonction reflète nos représentations du féminin. À force de concevoir des femmes idéales programmées pour dire «ou », ne risque-t-on pas de renforcer ou normaliser certains réflexes misogynes ? 

  1. Annie Bot et Hey, Zoey

Dans le roman Annie Bot de Sierra Greer, nous suivons une poupée sexuelle, pleinement fonctionnelle. Annie est gentille, elle a été conçue pour l’être. Elle aime Doug parce qu’elle a été programmée pour l’aimer. Elle a même été modifiée pour ressembler à l’ex-femme de Doug, Gwen, sans son consentement. 

Tout change lorsque Annie couche avec le meilleur ami de Doug. Annie possède désormais un secret. Le roman dépeint une atmosphère oppressante : l’endroit où elle vit est aussi sa prison. Quand elle n’agit pas comme il veut, Doug réagit par la punition, l’insulte, et l’humiliation : Lorsqu’elle ne nettoie pas comme il le veut—même si, en tant que lapin câlin, ça ne fait pas partie de son programme. Le sexe n’est pas un choix, mais un devoir. Le corps d’Annie ne lui appartient pas. Doug modifie son corps, enlève des kilos, augmente sa poitrine à sa guise. Il ramène un autre modèle plus docile, séquestre Annie dans un placard sans la désactiver pendant plusieurs jours : une véritable torture. 

Tout au long du livre, plusieurs personnages tentent de définir Annie à sa place : elle ne ressent rien, elle imite simplement. Sa rébellion n’est pas une prise de conscience, mais un bug. Elle n’est réelle que lorsqu’il le décide. 

“Je n’existe que parce que je suis voulu.”, déclare Annie 

Le roman montre comment la technologie peut servir d’exutoire aux mêmes dynamiques violentes que celles exercées sur des femmes réelles.

Dans Hey, Zoey de Sarah Crossan, on quitte la science-fiction pour un réalisme plus cru. La narratrice, Dolorès, surnommée Dolly—en français, Poupée—découvre que son mari, David, cache une poupée sexuelle dans le garage. Zoey n’est pas humaine, mais n’est pas totalement inhumaine non plus. Elle devient un miroir : celui des failles du couple, de la solitude, du désir, de la honte. 

L’histoire est présentée sous forme de vignettes, alterne entre passé et futur. On y voit la narratrice dans toute sa complexité : ses fuites, ses manipulations, sa lâcheté, mais aussi son amour pour sa sœur, sa relation avec sa mère, son beau-père, son demi-frère, ses amis, ses élèves, elle-même, et Zoey. Zoey représente un fantasme pour beaucoup, et serait peut être la clé dont Dolores aurait besoin pour affronter son passé douloureux. 

On pourrait voir Annie et Zoey comme de simples grille-pains avec des nichons, mais à la fin de ces récits, il est indéniable que leur existence symbolise bien davantage. Les deux livres, chacun à sa manière, explorent la misogynie. Ils exposent une misogynie qui ne disparaît pas avec le plastique ou le silicone. Mais change simplement de support. 

Conclusion 

L’avenir de l’IA est incertain. Plusieurs questions demeurent : Qu’est-ce que notre société projette dans ces machines ? Et que disent-elles de nos désirs, nos angoisses, nos rôles de genre ? Faut-il moraliser ces usages ? Faut-il les réguler davantage ? Ou faut-il simplement accepter qu’une partie de la population préfère des relations où aucune personne réelle n’est impliquée ? La question n’est peut-être pas de savoir si les robots remplaceront le savoir-faire et l’intimité humaine, mais pourquoi tant de gens souhaitent que cela arrive.

 

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04Déc

The epstein files : le scoop qui sera dans nos prochains livres d’histoires

décembre 4, 2025 Nour Hadji Edition 2
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Nouhaila M.

L’affaire Epstein continue de susciter des interrogations et des développements politiques majeurs, plus de six ans après la mort du financier. Ce dossier, qui mêle réseaux d’influence et accusations criminelles graves, connaît de nouveaux rebondissements qui maintiennent l’actualité du scandale.

L’affaire Epstein trouve ses origines dans les années 1990, avec les premiers signalements de Maria Farmer en 1996 lors de son travail comme artiste en résidence dans la propriété de Les Wexner, dans l’Ohio, suivis par le témoignage de l’actrice d’Alicia Arden en 1997. Cependant, ce n’est qu’en mars 2005 qu’une plainte concernant une mineure de 14 ans déclenche une enquête approfondie à Palm Beach.

L’enquête de onze mois menée par la police de Palm Beach en 2006 établit un système organisé de recrutement et d’exploitation de mineures. Les perquisitions révèlent des photographies de jeunes filles et l’existence de caméras cachées. Malgré ces éléments, le dossier présenté au grand jury aboutit à une seule accusation.

Mis en accusation par la justice de Miami, Jeffrey Epstein encourt la prison à vie. Mais en 2008, il obtient un accord de négociation de peine très controversé, de la part de magistrats menés par le procureur général, Alexander Acosta (qui deviendra ministre du Travail sous le premier mandat de Donald Trump, entre 2017 et 2019 . Il plaide coupable pour racolage de mineures et purge seulement treize mois de prison dans des conditions très avantageuses, obtenant en plus l’immunité pour ses complices — tandis que les victimes ne sont pas informées, en violation de la loi.

En janvier 2015, Virginia Roberts Giuffre dépose une déclaration sous serment détaillant son exploitation présumée comme « esclave sexuelle » entre 1999 et 2002. Ses accusations impliquent plusieurs personnalités, dont l’ Ex-prince Andrew et le professeur Alan Dershowitz. Le décès de Virginia Roberts Giuffre en avril 2024 marque un tournant tragique dans cette affaire.Tous les accusés ont nié ces allégations, et Dershowitz a intenté une action en justice contre Giuffre.

L’arrestation d’Epstein en juillet 2019 par le FBI et son décès en détention le 10 août 2019 créent une situation judiciaire complexe. Les circonstances de sa mort dans une cellule du Metropolitan Correctional Center de New York, officiellement qualifiée de suicide, soulèvent des questions persistantes.Transporté en urgence absolue vers l’hôpital new-yorkais le plus proche, Jeffrey Epstein est déclaré mort à 6 h 39. L’administration pénitentiaire fédérale américaine annonce officiellement quelques heures plus tard via les médias la mort du milliardaire, qui se serait donc suicidé, à l’âge de 66 ans.L’administration pénitentiaire procède à des mutations et suspensions de personnel suite à cet incident.

Donald Trump et Jeffrey Epstein ont longtemps été proches : plusieurs photos et vidéos les montrent ensemble, notamment à une fête, dansant au milieu de jeunes femmes et semblant parler de celles-ci entre eux. Donald Trump décrit son ami en 2002 dans une interview au « New Yorker ». « Je connais Jeff depuis quinze ans, c’est un type génial. C’est quelqu’un avec qui on peut bien s’amuser. On dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et que beaucoup d’entre elles sont assez jeunes. Il n’y a pas de doutes, Jeffrey a une bonne vie sociale ».

La publication par le Wall Street Journal le 18 juillet 2025 d’une lettre attribuée à Donald Trump, datée de 2003 et adressée à Epstein pour son cinquantième anniversaire, relance le débat public. Cette correspondance, présentant des esquisses et des messages à connotation sexuelle, est contestée par l’ancien président. Nous avons certaines choses en commun, Jeffrey », écrit Trump. « Les énigmes ne vieillissent jamais, as-tu remarqué cela », dit-il également avant de conclure : « Joyeux anniversaire. Que chaque jour soit un autre merveilleux secret. ».

L’administration actuelle a modifié sa communication concernant ce dossier depuis la campagne présidentielle de 2024. Une note conjointe du ministère de la Justice et du FBI affirme l’absence de « liste de clients compromettante ». Donald Trump rabroue les journalistes qui l’interrogent sur le sujet, minimise l’affaire sur les réseaux sociaux, assure que les dossiers Epstein « ont été fabriqués » par James Comey (directeur du FBI de 2013 à 2017), Joe Biden et Barack Obama, et répète que son nom n’est pas dans les documents – avant d’être contredit par la presse.

L’affaire a connu un nouveau tournant, mardi 18 novembre, avec le vote au Congrès américain pour forcer l’administration Trump à plus de transparence. La proposition de loi vise à ordonner au ministère de la Justice de « publier tous les documents et archives » en sa possession sur le dossier.

Après avoir mené pendant des semaines une véritable campagne pour contrecarrer la tenue de ce vote à la Chambre, Donald Trump a finalement fait volte-face, dimanche, en y apportant son soutien. « Nous n’avons rien à cacher », a-t-il dit, tout en dénonçant encore un « canular » mais sans expliquer pourquoi il n’ordonnait pas à sa ministre de la Justice de publier directement ces documents, sans passer par un vote au Congrès. La proposition de loi a, dans la foulée, été adoptée à l’unanimité au Sénat. Le texte doit désormais être signé par le président américain pour promulgation.

L’affaire Epstein continue de soulever des questions fondamentales concernant :

  • La transparence des institutions judiciaires et politiques
  • L’équité du système pénal face aux individus fortunés et influents
  • Les mécanismes de contrôle dans les établissements pénitentiaires
  • La protection des victimes dans les affaires complexes

La possible promulgation de la loi sur la publication des documents pourrait apporter des éclaircissements sur les zones d’ombre persistantes de cette affaire, tout en testant les engagements à la transparence de l’administration actuelle.

 

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04Déc

Le vrai pouvoir mondial

décembre 4, 2025 Nour Hadji Edition 2
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Wiam T.

Le Vrai Pouvoir Mondial ? Trois Noms Que Tu Ne Connais Même Pas

On parle toujours des Illuminati, ces fameux “groupes secrets” dont on entend parler partout — alors qu’en vrai, à l’origine, c’était juste un petit cercle d’intellectuels du 18ᵉ siècle devenu un mythe moderne.

Mais spoiler : les vrais boss ne portent même pas de capuche noire.

Les vrais boss s’appellent BlackRock, Vanguard et State Street.

Pas de rituels bizarres, pas de pyramide avec un œil qui brille, rien de dramatique.

Juste des mecs en costume, une cafetière qui tourne en continu,

et des milliers de milliards de dollars qui bougent comme si c’était normal.

Le plus drôle ?

Quand tu dis “j’adore Nike”, “j’aime Coca-Cola”, “Apple c’est mon bébé”,

En vrai, tu aimes surtout BlackRock, Vanguard et State Street.

Tu ne vois jamais leur logo, tu n’achètes jamais leurs produits…

Mais eux, ils possèdent des parts dans tout ce que tu utilises au quotidien :

tes baskets, ta canette, ton iPhone, et même l’avion qui t’emmène en vacances.

Invisibles.

Silencieux.

Et absolument partout.

Aujourd’hui, on va lever le voile sur ces trois géants financiers qui contrôlent l’économie mondiale — sans bruit, sans scandale, mais avec une puissance que même certains États n’ont pas.

Après avoir levé le voile sur ces trois géants invisibles, il faut comprendre où tout commence vraiment : dans la Bourse américaine, ce grand théâtre où on a l’impression que les vraies stars sont Apple, Microsoft, Tesla ou Coca-Cola. On connaît leurs pubs, leurs produits, leurs PDG, leurs scandales. Mais en coulisses, un autre spectacle se joue. Les projecteurs sont braqués sur les entreprises que tout le monde adore, pendant que, discrètement, toujours les mêmes trois noms reviennent dans leurs actionnaires principaux. Trois noms que tu ne croises jamais dans les centres commerciaux, mais qui apparaissent dans presque toutes les plus grosses entreprises du pays. Et plus tu regardes, plus c’est bizarre : Apple ? BlackRock, Vanguard, State Street. Tesla ? BlackRock, Vanguard, State Street. Coca-Cola, Microsoft, Amazon, Nvidia, Meta… oui : encore eux. Toujours eux.

À ce stade, tu te demandes sûrement : comment ces trois sociétés ont-elles réussi à s’installer littéralement PARTOUT ? Comment tu peux avoir des parts dans des centaines d’entreprises différentes, dans tous les secteurs possibles ? Comment tu peux être actionnaire de presque tout ce qui bouge dans l’économie américaine ? Ça paraît impossible. Et pourtant… c’est exactement ce qu’ils ont fait.

Et la réponse est beaucoup plus simple que ce que tu crois. Pas de magie, pas de complot, pas d’argent tombé du ciel. Leur secret, c’est l’invention qui a transformé le capitalisme moderne : le investment fund, le fonds d’investissement. Imagine une grande boîte où tout le monde peut mettre de l’argent. Une petite entreprise y met quelques millions. Une famille moyenne y met 200 dollars par mois. Un retraité y place ses économies. Un étudiant y met 50 dollars quand il peut. Et quand des millions de personnes mettent de l’argent dans la même boîte… tu n’obtiens pas une boîte. Tu obtiens une bombe financière. Un truc gigantesque. Assez gigantesque pour acheter des parts dans absolument TOUT.

Et ce n’est même pas leur propre argent. C’est celui du monde entier. C’est ça le twist : BlackRock, Vanguard et State Street ne sont pas riches parce qu’ils ont un coffre-fort rempli de lingots. Ils sont riches parce que tout le monde leur confie son argent pour qu’ils l’investissent à leur place.

Et pourquoi les gens leur confient leur argent ? Parce qu’investir seul, c’est compliqué. Imagine que tu te réveilles un jour avec 200 000€ à investir. Tu ne sais pas quelles entreprises sont stables, quelles industries vont exploser ou s’effondrer, quel est le bon moment pour entrer sur le marché. Si tu mets tout ton argent dans une seule entreprise et qu’elle chute, tu chutes avec elle. Si tu mets tout ton argent d’un coup, au mauvais moment, tu prends un risque énorme. Et si tu investis dans trois secteurs qui sont liés – par exemple tourisme, aviation, hôtellerie – une seule crise suffit pour faire s’écrouler les trois en même temps.

C’est pour ça que les fonds d’investissement existent. Eux, ils diversifient pour toi. Ils mettent ton argent dans des centaines d’entreprises différentes, dans plusieurs secteurs, à plusieurs moments, et ils lisent les rapports financiers que tu n’auras jamais envie d’ouvrir. Ils gèrent ton argent pendant que tu vis ta vie. Et quand des millions de personnes font la même chose, ces fonds se retrouvent avec des volumes d’argent tellement gigantesques qu’ils peuvent acheter des parts dans toutes les grandes entreprises du pays. Résultat : sans jamais apparaître sur ton écran, sans jamais faire de pub ou te vendre un smartphone, ils deviennent les actionnaires les plus puissants du monde. Et ils le font grâce à l’argent que les gens leur donnent volontairement.

Voilà pourquoi BlackRock, Vanguard et State Street se retrouvent partout. Pas parce qu’ils ont “acheté le monde”, mais parce que le monde entier a investi chez eux. Et plus ils gèrent d’argent, plus ils achètent d’actions. Plus ils achètent d’actions, plus ils ont de pouvoir. Pas un pouvoir cliché ou théâtral. Un pouvoir silencieux, mathématique, construit sur des décisions financières et sur la confiance de millions d’investisseurs qui ne connaissent même pas leur nom.

Et c’est là que l’histoire devient encore plus intéressante. Parce qu’à partir du moment où tu deviens actionnaire d’une entreprise, même un tout petit peu, tu as un droit fondamental : le droit de vote. Ce n’est pas un vote pour choisir la couleur du logo ou la musique des pubs, non. C’est un vote dans les décisions sérieuses : les dirigeants, la stratégie, les risques, les politiques internes, la direction à prendre. Comme un mini-pouvoir politique… mais dans une entreprise privée.

Maintenant, imagine BlackRock, Vanguard et State Street, avec leurs milliards investis partout. Ce ne sont plus des “petits actionnaires”. Ce sont les plus grands. Dans certaines entreprises, ils détiennent 5%, 7%, parfois 10% de la compagnie. Et 10% dans une entreprise gigantesque comme Apple ou Google, c’est énorme. Tu ne décides pas seuls, mais tu pèses lourd dans la balance. Quand tu votes, on t’écoute.

C’est ça leur pouvoir silencieux : ils ne dirigent aucune entreprise, mais ils peuvent influencer presque toutes. Ils sont comme ces personnes qui ne disent rien en réunion, mais quand elles lèvent un sourcil, tout le monde se tait. Les dirigeants des grandes entreprises savent très bien que derrière leurs décisions, il y a trois acteurs qu’il ne vaut mieux pas ignorer. Les Big Three n’ont pas besoin de crier — leur argent parle à leur place.

Et le plus fou dans tout ça, c’est que ce pouvoir ne vient même pas d’un plan secret. Il vient d’une idée toute simple : acheter un peu de tout. Pas pour contrôler le monde, juste pour réduire le risque. C’est exactement ce qui a explosé dans les années 70, quand un économiste très respecté, Paul Samuelson, a dit quelque chose qui a changé la finance moderne. Il a admis que, même si certains gestionnaires réussissent à battre le marché une année ou deux, sur le long terme, presque personne n’y arrive vraiment. En d’autres mots : jouer au génie de la Bourse, c’est sympa, mais ça ne fonctionne pas trop longtemps.

Cette idée a inspiré une révolution : au lieu de chercher à battre le marché, on va… le copier. Acheter un petit morceau de tout. Faire un panier qui représente l’économie entière. Tu n’essaies plus de deviner qui va gagner — tu mises sur le fait que, globalement, l’économie finit toujours par monter. Et devine qui a construit leur empire sur ce principe ? Vanguard, puis BlackRock, puis State Street. À force de copier le marché, ils sont devenus le marché.

Ce qui est presque ironique, quand on y pense : ils ne cherchent pas le pouvoir, mais le pouvoir vient à eux. Ils ne cherchent pas l’influence, mais l’influence leur tombe dessus parce qu’ils gèrent tellement d’argent qu’ils deviennent automatiquement incontournables. Ils ne choisissent pas les entreprises — les entreprises viennent à eux, parce que tout le monde veut être dans leurs portefeuilles, là où se trouvent des milliards de dollars.

Alors, est-ce qu’ils contrôlent le monde ? Pas vraiment. Est-ce qu’ils influencent une partie énorme de son fonctionnement ? Oui. Sans faire de bruit, sans scandale, sans complot. Simplement parce qu’ils sont devenus les gardiens de l’argent de millions de personnes, et que cet argent leur donne une place dans presque toutes les décisions économiques importantes.

Tu vois ? Au fond, le vrai pouvoir mondial n’est pas là où on pense. Pas dans les discours, pas dans les symboles, pas dans les légendes. Il se trouve dans des bureaux très calmes, avec des gens qui boivent du café devant des écrans remplis de chiffres, pendant que le reste du monde ne se doute même pas qu’ils sont là.

C’est fou quand même : on passe notre temps à débattre sur des marques qui se battent pour des parts de marché, alors qu’en arrière-plan, les trois mêmes investisseurs ramassent des parts… de tout. Ils ne crient pas, ne s’affichent pas, ne cherchent même pas l’attention : ils se contentent de s’asseoir au bon endroit. Et nous, on regarde le spectacle sans voir ceux qui tiennent la scène.

Alors franchement…

Est-ce qu’on regarde vraiment les bons joueurs, ou juste ceux qui font le plus de bruit

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04Déc

Zohran mamdani

décembre 4, 2025 Nour Hadji Edition 2
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D’man

Zohran Mamdani, maire-élu de New York, socialiste, jeune, multiculturel, fort d’une identité  complexe et assumée, porte une vision de justice sociale et d’égalité qui dérange autant qu’elle  inspire. Il incarne cette nouvelle génération de responsables politiques qui ne se contentent pas de  suivre l’histoire : ils la bousculent, la tordent, la réinventent. Alors voyons qui il est, quelles sont ses  positions, pourquoi il effraie autant les républicains — et surtout, pourquoi son ascension annonce  une Amérique en pleine mutation. 

Le connaitre un peu : une histoire à lui tout seul 

Zohran Mamdani, ce n’est pas juste un élu : c’est un parcours qui traverse le monde. Né à Kampala  en 1991, élevé à New York, fils du penseur Mahmood Mamdani et de la réalisatrice Mira Nair, il  arrive à NYC à 7 ans, à l’âge où tout te façonne : les langues, les colères, les rêves trop grands. 

Il grandit dans les écoles publiques, loin des bulles dorées. New York, il la connaît par le métro  suffocant, les loyers absurdes, les petits boulots, les profs épuisés mais tenaces. Avant la politique, il  est travailleur social et organisateur de terrain, au contact direct des familles étranglées par le coût  du logement. 

Sa vision vient de là : du terrain, pas des salons. Il comprend très tôt que New York brille, oui, mais  qu’elle brille parfois sur ceux qu’elle écrase. Alors quand il se lance, ce n’est pas pour la vitrine : c’est  avec une colère calme, structurée, forgée par ce qu’il a vu. Et son identité — musulman, sud asiatique, africain, new-yorkais — n’est pas un badge : c’est le réel de l’Amérique actuelle. 

Ses positions politiques : un programme qui renverse la table 

Mamdani ne se cache pas : il est socialiste, et il pense que l’État doit intervenir pour protéger les  gens là où le marché les écrase (Et oui, aux USA, être socialiste est un tabou !). Son programme est  une réponse directe à ce qui étouffe les New-Yorkais.  

∙ Le logement — la bataille de sa vie : Dans une ville où payer un studio équivaut à une  demi-âme, il défend un gel global des loyers, la construction massive de logements  publics, et la transformation des immeubles vacants en habitations abordables. Pour lui,  le logement n’est pas un investissement, mais un droit. Et quand il dit ça, il touche à l’un  des nerfs les plus sensibles de la politique américaine. 

∙ Les transports — des bus gratuits, rapides, et réguliers : Il défend un système de bus  gratuit financé par une taxe sur les grandes entreprises. Son argument est simple : une  ville qui circule mieux est une ville qui respire mieux – socialement comme écologiquement.  

∙ L’éducation et les services publics : Crèches universelles, soutien aux écoles publiques,  rénovation écologique des bâtiments scolaires, embauche d’enseignants qualifiés. Il met  l’accent sur l’égalité réelle, pas sur des discours vides. 

∙ La police — réorganiser, pas fantasmer : Son approche n’est pas l’abolition, mais une  redistribution des rôles. Les interventions non violentes (santé mentale, disputes de  voisinage, sans-abrisme) seraient gérées par des équipes civiles formées. C’est un choix  politique, économique, mais surtout humain.

Pourquoi il fait peur aux républicains américains : le cauchemar de leur récit 

Les républicains ne le détestent pas uniquement parce qu’il est socialiste. Ils le détestent parce qu’il  casse trois piliers de leur imaginaire politique. 

  • a) Son identité : Un maire musulman, issu de l’immigration et un vrai socialiste à la tête de la plus  grande et la plus riche ville de leur pays ultra capitaliste, c’est un tremblement de terre bien  symbolique. Pour certains républicains, c’est la preuve vivante que l’Amérique qu’ils connaissent  disparaît « Oulala C’est la décadence hein » 
  • b) Ses positions économiques : Le gel des loyers, les taxes sur les grandes fortunes, la régulation du  marché immobilier…Pour la droite, c’est la porte ouverte à ce qu’ils appellent le “paternalisme  socialiste”. Pour Mamdani, c’est juste une ville qui arrête d’être gérée comme une entreprise et où les gens sont traités comme des êtres humains, et pas comme un profit possible. 
  • c) Sa ligne diplomatique et ses valeurs : 

∙ Gaza / Israël-Palestine : Mamdani parle de la guerre à Gaza comme d’un génocide, demande  un cessez-le-feu durable, et soutient des moyens de pression type BDS  (boycott/désinvestissement) au nom du droit international. Pour la droite, ce vocabulaire est  « radical ». 

∙ Police / violences policières : Il a longtemps critiqué le NYPD (Service de police de la ville de  New York) et a soutenu “defund the police” dans le passé, puis a calmé le ton : il veut garder  la police mais déplacer une partie de la sécurité vers du social / santé mentale. Droite : “anti flics”. → Progressistes : “réformer sans nier la sécurité”. 

∙ Minorités : Défense active des immigrés, musulmans, Afro-Américains, LGBTQ+ et locataires  précaires : pour lui, une ville diverse doit protéger concrètement ceux qui prennent le plus de  coups.  

∙ DSA / socialisme démocratique : Il est membre des Democratic Socialists of America et porte  une ligne anti-élites économiques, pro-services publics et pro-justice sociale. →  Conservateurs américains : “extrémiste/communiste”.  

En résumer : Cela en fait un extrémiste pour la droite américaine qui est forte contradiction avec  leurs fantsams. Et le recits sur « qui a le droit d’etre americain et de gouverner « est en train de  fissurer. Pour les autres, c’est un mec chill bien connecté à la réalité d’aujourd’hui. 

La gauche aux USA: Une remontada ?  

Mamdani n’est pas un ovni : il s’inscrit dans une vague progressiste qui monte partout aux États-Unis. 

Brandon Johnson, à Chicago, ancien prof et syndicaliste, a pris la mairie en 2023 avec un programme  social assumé et a battu toute la machine politique locale. Alexandria Ocasio-Cortez reste l’icône de  cette aile gauche : réélue encore et encore, financée surtout par de petits donateurs, preuve que sa  base populaire ne faiblit pas. 

En Pennsylvanie, Summer Lee — membre de la “Squad” — a résisté à des campagnes massives  financées contre elle et s’est imposée durablement.

Conclusion 

La montée de la gauche aux USA n’a rien du hasard : c’est une contre-vague directe au trumpisme,  au durcissement politique et à l’extrême droite qui a marqué le pays et montré ses limites. Mamdani  s’inscrit dans ce mouvement — une preuve, parmi d’autres, du pouvoir que peut reprendre le peuple  quand il s’organise. Et à ma très humble opinion, la radicalité qu’on doit assumer et soutenir  aujourd’hui, c’est celle qui défend la justice sociale, et Mamdani en est un visage clair.

 

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04Déc

L’hydrogène Vert : Fiction ou Réalité ?

décembre 4, 2025 Nour Hadji Edition 2
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Jimmy C.

Nous avons tous déjà entendu parler de l’hydrogène vert, de la “révolution vers l’hydrogène vert”, comment ceci pourrait être une solution miracle face aux émissions de carbone, et pourrait remplacer les énergies fossiles et s’associer aux énergies renouvelables.

De nombreux états ont déjà instauré des objectifs pour l’utilisation d’hydrogène vert, d’ici 2050. Cependant, cette nouvelle technologie est-elle vraiment une solution réalisable, ou simplement un rêve aussi lointain que la fusion nucléaire ?

Dans cet article, nous allons découvrir comment fonctionne l’hydrogène vert, ses utilisations principales, ses limites, et explorer les scénarios possibles pour 2050, à travers les enjeux technologiques, économiques, industriels et politiques qui l’entourent.

La production de l’hydrogène vert 

L’hydrogène peut être produit de plusieurs manières, mais seules certaines sont réellement compatibles avec la transition énergétique. Aujourd’hui, plus de 90 % de l’hydrogène mondial est “gris”, fabriqué à partir de gaz naturel ou de charbon, ce qui rejette d’importantes quantités de CO₂. Une variante plus récente, l’hydrogène “bleu”, capte et stocke une partie de ces émissions, mais reste dépendante des énergies fossiles.

L’hydrogène vert, lui, est obtenu par électrolyse de l’eau, grâce à de l’électricité renouvelable. Ce procédé consiste à séparer l’hydrogène de l’oxygène en utilisant une source d’énergie extérieure comme catalyseur, par exemple de l’électricité. S’il est alimenté par de l’éolien ou du solaire, il n’émet quasiment aucun CO₂. C’est donc le seul hydrogène véritablement compatible avec une neutralité carbone à long terme.

Mais cette promesse repose sur un prérequis crucial : que la production repose sur des énergies réellement renouvelables et disponibles en grande quantité. Or, produire un kilogramme d’hydrogène nécessite beaucoup d’électricité, ce qui pose immédiatement la question des capacités de production renouvelable, encore insuffisantes dans de nombreux pays européens.

Les usages industriels et la mobilité : un potentiel immense mais ciblé 

L’hydrogène vert n’est pas pensé pour remplacer tous nos usages énergétiques, mais pour répondre à des besoins très spécifiques et difficiles à électrifier. Dans l’industrie lourde, par exemple, il pourrait remplacer le charbon dans la production d’acier, ou le gaz naturel dans les raffineries ou la fabrication d’ammoniac.

Ce sont des secteurs où l’hydrogène est souvent déjà utilisé, mais dans sa version grise ; le rendre vert réduirait considérablement leur empreinte carbone.

Dans la mobilité, l’hydrogène séduit surtout pour le transport lourd : camions longue distance, bus, trains sur voies non électrifiées et même navires. Son avantage majeur est la rapidité de ravitaillement et l’autonomie élevée, ce qui reste difficile à atteindre avec des batteries pour certains usages.

En revanche, pour les voitures individuelles, la plupart des experts s’accordent à dire que les véhicules électriques resteront plus efficaces et moins coûteux.

Un autre atout essentiel de l’hydrogène vert est sa capacité à stocker l’énergie renouvelable. Lorsque l’éolien ou le solaire produisent plus d’électricité que nécessaire, l’excédent peut être converti en hydrogène, stocké, puis réutilisé plus tard. Cette fonction pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation des réseaux électriques européens.

Une question de coûts : le nerf de la guerre 

Malgré son potentiel, l’hydrogène vert reste aujourd’hui beaucoup plus cher que les alternatives fossiles. Là où l’hydrogène gris peut coûter autour de 1,5 € le kilogramme, la production d’hydrogène vert se situe encore souvent entre 5 et 10 € le kilogramme en Europe. Cette différence s’explique par le coût élevé de l’électricité renouvelable, mais aussi par le prix des électrolyseurs, encore en phase d’industrialisation.

L’Union européenne espère faire chuter ces coûts grâce à des effets d’échelle : plus les électrolyseurs seront produits en masse, moins ils seront chers. Elle vise 40 GW de capacité d’électrolyse installée d’ici 2030, un objectif extrêmement ambitieux que certains experts jugent difficile à atteindre. Les électrolyseurs produits aujourd’hui restent coûteux, et leur fonctionnement dépend fortement du taux d’utilisation : plus l’électricité renouvelable est intermittente, moins ils sont rentables.

Cela dit, plusieurs analyses économiques montrent qu’à long terme, avec une multiplication des projets et une amélioration technologique, le coût pourrait se rapprocher des 2 €/kg, voire descendre en dessous dans certaines régions très ensoleillées ou venteuses. La trajectoire dépendra largement des politiques publiques et des investissements privés à venir.

Des infrastructures gigantesques encore à construire

Pour que l’hydrogène vert devienne réellement une énergie d’envergure, il ne suffit pas de le produire : il faut aussi pouvoir le transporter, le stocker et le distribuer. Cela implique des pipelines dédiés, des stations de compression, des réservoirs adaptés, et des centaines de stations de ravitaillement.

L’Europe a déjà commencé à planifier un véritable “backbone hydrogène”, un réseau transeuropéen de pipelines partiellement construit en réutilisant d’anciens gazoducs. Mais ces travaux demandent des dizaines de milliards d’euros et un engagement coordonné des États membres.

Des entreprises comme Engie cherchent à se positionner dans cette transition. Le groupe français développe par exemple des projets d’hydrogène vert offshore combinant électrolyse et éolien en mer, ou encore participe à des infrastructures de transport comme le futur corridor H2Med entre la Péninsule ibérique et la France. Toutefois, Engie a récemment repoussé certains de ses objectifs hydrogène de 2030 à 2035, soulignant la difficulté de transformer des ambitions politiques en réalités industrielles.

Des obstacles technologiques, économiques et politiques persistants 

Au-delà des coûts, plusieurs obstacles freinent encore l’essor de l’hydrogène vert. Techniquement, stocker et transporter l’hydrogène est complexe : sa molécule est petite, elle s’échappe facilement, et son transport sous pression ou liquéfié nécessite beaucoup d’énergie. Économiquement, les projets dépendent souvent de subventions publiques importantes, car les marchés ne sont pas encore mûrs. Politiquement, les réglementations européennes concernant l’origine “renouvelable” de l’électricité utilisée pour produire l’hydrogène sont strictes et parfois difficiles à respecter. Ces exigences, nécessaires pour éviter le greenwashing, compliquent cependant la rentabilité des projets.

L’hydrogène vert en 2050 : Fiction ou réalité ? 

Plusieurs scénarios existent pour l’horizon 2050. Dans le plus optimiste, l’hydrogène vert deviendrait une composante essentielle de la transition énergétique, avec une baisse significative des coûts et un déploiement massif dans l’industrie et les transports lourds. Dans un scénario plus modéré, il resterait limité à des niches, utile mais minoritaire dans le mix énergétique européen. Dans le scénario pessimiste, les coûts resteraient trop élevés et l’hydrogène vert ne dépasserait pas un rôle marginal.

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25Oct

ChatGPT Atlas : le navigateur qui pense avec toi

octobre 25, 2025 Nour Hadji Edition 1
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Nouhaila M.

On pensait avoir tout vu : les montres qui parlent, les frigos qui commandent ton lait, les aspirateurs qui connaissent mieux ton salon que toi. Et pourtant, OpenAI a encore trouvé le moyen de nous surprendre : ChatGPT Atlas, le navigateur web qui veut devenir ton meilleur pote (et ton assistant personnel, ton prof de philo, ton psy… bref, tout sauf ton ex).

Plus qu’un simple outil, c’est un copilote de navigation . La star du show ? La sidebar ChatGPT. Elle t’accompagne partout : tu lis un article ? Atlas te le résume. Tu cherches une info ? Il te la trouve sans quitter la page. Tu veux rédiger un mail ? Il te mâche le travail. Bref, ton navigateur devient ton assistant personnel (sans pause café).

De la concurrence ?

Google Chrome, Edge, Safari : tremblez (un peu).
Atlas ne veut pas juste te permettre de naviguer sur le web — il veut te réinventer la navigation.
Plus besoin d’ouvrir mille onglets, de jongler entre ChatGPT et ton navigateur, de copier-coller des liens à la main. Tout est intégré.
C’est un peu comme si ton navigateur et ton assistant IA avaient fusionné après un date Tinder réussi.

Les fans de productivité vont adorer. Les sceptiques, eux, parleront peut-être d’un futur où l’IA “mâche” trop l’information à notre place. Mais honnêtement, si ça peut éviter trois heures de scroll inutile, pourquoi pas ?

En résumé : Atlas, c’est un peu toi, en plus efficace

  • Il te parle comme un ami.
  • Il t’aide comme un assistant.
  • Il bosse pour toi sans se plaindre.
  • Et parfois, il te comprend mieux que ton moteur de recherche habituel.

Mais…

D’abord, le double emploi ?

 ChatGPT en ligne, via le mode “recherche web”, permet déjà de parcourir Internet, résumer et citer des sources. Atlas ajoute une couche de navigation “réelle”, mais le résultat semble parfois redondant. Pourquoi installer un navigateur complet si ChatGPT classique fait déjà le job ?

Ensuite, la délégation de jugement.

 En laissant l’IA filtrer et synthétiser le web, on gagne du temps, mais on perd en distance critique. Les informations deviennent prêtes à consommer, sans forcément comprendre le contexte ni la source d’origine.

Et puis, il y a la vie privée. 

Même si OpenAI garantit que les données ne sont pas utilisées pour entraîner ses modèles, Atlas collecte forcément des éléments de navigation. L’utilisateur doit donc faire confiance — ce qui n’est jamais neutre quand il s’agit d’un outil aussi immersif.

Enfin, la question du modèle économique

 Si Atlas permet de consulter les contenus sans visiter directement les sites, comment ces sites existeront-ils demain ? Le web vit des clics ; une IA-navigateur qui “mâche” tout pourrait rebattre les cartes… au détriment de la diversité en ligne.

ChatGPT Atlas ouvre certes une nouvelle ère du web — plus assistée, plus intelligente, mais aussi plus floue. À nous de décider jusqu’où on veut qu’il pense à notre place. 

Et vous? prêts à troquer vos 42 onglets contre un navigateur qui réfléchit à votre place ?

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25Oct

Welcome to the Brain Boardroom: Where Optimism and Pessimism Never Shut Up

octobre 25, 2025 Nour Hadji Edition 1
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Wiam T.

If you ever feel like humanity is absolutely hopeless at predicting the future, don’t worry — you’re in excellent company. In 1923, respectable newspapers swore that by 2023 we’d be working four hours a day, living in spotless cities, and sending each other telepathic brain-waves, basically WiFi with feelings. Cute, right? Meanwhile here we are in 2025: stuck in traffic, half-asleep on overpriced coffee, and still sending “u up?” texts at 2 a.m. The only telepathy we’ve mastered is guessing whether someone on the metro is about to sneeze on us. 

And it wasn’t just utopia that dazzled our ancestors. Humanity has always loved an apocalypse special. In 1910, Halley’s Comet zipped by and people panicked, calling it “the evil of the heavens.” Gas masks sold out faster than toilet paper in 2020. Then in 2012, the Mayan calendar ended, and suddenly 10% of the world thought it was game over. Ten percent! That’s hundreds of millions of people anxiously waiting for Earth’s credits to roll while the rest of us were just hoping Netflix didn’t crash. 

This is the human brain in a nutshell: a tug-of-war between ridiculous optimism and bone-chilling pessimism. And the real kicker? It’s not even split like a chocolate bar, despite what pop psychology told us. One side isn’t writing poetry while the other pays bills. Thanks to a nifty bridge called the corpus callosum, your neurons are constantly passing little memos back and forth. Picture a boardroom of frantic interns: one screaming, “Go chase that dream!” while another hisses, “Sit down, you’ll die!” The result? You, standing in the kitchen at 1 a.m., arguing with yourself about eating the leftover pizza. 

Pessimism, believe it or not, has been humanity’s secret weapon. Imagine you’re a caveman roasting a gazelle after months of hunting. Suddenly, a rustle in the bushes. Your pessimistic brain instantly runs a disaster simulation: “Lion. Death. Run!” That paranoia kept you alive. The caveman who thought, “Relax, probably just the wind,” didn’t survive long enough to pass down his genes. Studies even show we instinctively fear water hazards or wild animals without ever experiencing them before. Basically, your brain is a tiny Hollywood director staging disaster movies in advance, so you don’t become the star of a real one. 

But here’s the twist: without optimism, we’d still be hiding in caves, nervously gnawing roots. Optimism is what pushes us to explore, invent, and occasionally set things on fire. Together, optimism and pessimism make a weird but brilliant duo: the gas pedal and the brakes of human progress. One dreams up the airplane, the other invents the seatbelt (and the black box, because yes, someone had to imagine the crash first). 

The problem? Humans rarely keep the balance. Sometimes optimism gets drunk and takes the wheel. In the 1930s, blind faith in positive thinking helped inflate bubbles that led straight to the Great Depression. More recently, optimism bias convinces investors they’re financial geniuses 

— right before the market eats their savings. On the flip side, wallowing in pure pessimism means never taking a risk, never inventing, never falling in love, never ordering sushi from that sketchy place down the street.

And then came modern society, which poured gasoline on this fire. The Industrial Revolution turned the world into one giant “opportunity machine.” Suddenly, peasants could become middle class, and with education and hustle, even dream bigger. It was the birth of the “if you just believe in yourself” culture. Optimism was no longer optional — it was demanded. Don’t succeed? Well, that’s your fault, champ. Try harder. Grind. Manifest. 

But here’s the tragic twist: while modern life gave us plumbing, vaccines, and TikTok dances, it also skyrocketed anxiety, depression, and suicide. Sociologist Émile Durkheim noted that suicide rates in modern societies were higher than in traditional ones. Why? Because back in a rigid, old-school society, failure wasn’t really your fault — you were born a farmer, you died a farmer. No shame in that. But in today’s meritocracy, if you fail, society basically hands you a mirror and says, “Congrats, loser, it’s all on you.” 

Suddenly the whole world became your nosy cousin. Instead of comparing yourself to the guy in the next village, you’re now comparing yourself to billions of strangers online, most of whom are faking it. Your great-great-grandfather worried about drought ruining his crops; you’re worried your Instagram reel only got 27 views. 

And yet, during massive collective crises — wars, depressions, pandemics — suicide rates often drop. Why? Because finally, people can say, “Oh thank God, it’s not just me.” Failure becomes shared, and there’s comfort in that. Weird, right? Humanity thrives on shared disaster but crumbles under individual disappointment. 

So what’s the solution? Balance. Philosopher Antonio Gramsci called it the sweet spot: pessimism of the intellect, optimism of the will. See reality clearly, prepare for disaster — but act like you can shape it anyway. Wear the seatbelt, but still drive the car. Expect the bear, but still roast the gazelle. 

At the end of the day, you’re not required to be a superhero. You don’t have to cure cancer before breakfast or invent teleportation by lunch. You’re just human — beautifully conflicted, hilariously overconfident, and sometimes tragically paranoid. The trick is to let pessimism keep you safe and optimism keep you moving. 

Because let’s face it: compared to kings of the past, your life already is sci-fi luxury. Running water, electricity, the internet — things medieval monarchs would kill for. You may not be telepathically texting your crush, but you do have memes, Spotify, and Uber Eats. And honestly? That’s not a bad trade.

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25Oct

Si tu as aimé…tu vas adorer..! (version courte)

octobre 25, 2025 Nour Hadji Edition 1
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Hibab

Envie de découvrir plus de films? 

Voici les choix de notre club de rédaction, qui pourraient te plaire, basés sur des films avec lesquels tu es déjà familier! 

Fan de Barbie ? 

Regarde Monte Carlo : trois amies en vacances à Paris se retrouvent dans un conte de fées à Monaco. 

En plus des tenues sublimes, Barbie et Monte Carlo partagent des thèmes d’amitié et de passage à la vie adulte. 

Fan de Black Swan? 

Découvre The Red Shoes : L’histoire d’une ballerine déchirée entre amour et passion pour la danse. 

Les deux films offrent des scènes de ballet incroyable, une esthétique à couper le souffle, et des fins inoubliables. 

Si tu as aimé Conclave et ses intrigues… 

Découvre Le Nom de la Rose : Un moine enquête, avec son jeune novice, sur des meurtres mystérieux dans un monastère. 

Deux thrillers religieux, deux adaptations de livres, avec des messages puissants. 

Tu as aimé À Couteaux Tirés? 

Découvre Cluedo : Classique des années 80, 6 invités, un hôte retrouvé mort…et un meurtrier parmi eux! 

Les deux films présentent un mystère, de l’intrigue, et des rebondissements jusqu’à la dernière minute. 

Si Lady Bird t’a touché, découvre Eighth Grade. 

On y suit Kayla, 13 ans, dans ses derniers jours de collège. 

Une représentation brute, réelle, et émouvante de l’adolescence dans toute sa maladresse et sa beauté.

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25Oct

Si tu as aimé…tu vas adorer..!

octobre 25, 2025 Nour Hadji Edition 1
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Version courte

Hibab

Il est courant d’entendre des gens dire : « Oh, j’ai vraiment envie de regarder plus de films, mais je ne sais pas par où commencer. » En réalité, le cinéma, comme toute autre forme d’art, n’a pas de méthode objective pour s’y initier. Mais face à un choix aussi vaste, il peut être difficile de distinguer ce que vous apprécierez réellement de ce qui pourrait n’être qu’une perte de votre temps précieux. C’est pourquoi nous avons compilé une petite liste de films populaires que vous, cher lecteur, avez peut-être déjà vus, ainsi que d’autres, un peu moins mainstream, qui partagent des thèmes similaires et pourraient enrichir vos premiers pas dans l’univers du cinéma. 

1)Barbie et Monte Carlo 

Si vous avez aimé Barbie de Greta Gerwig, alors vous adorerez la fabuleuse histoire qu’est Monte Carlo. Déjà un classique de jeunesse pour certains, le film raconte l’histoire de trois jeunes femmes très différentes, en vacances à Paris, qui se retrouvent emmenées à Monte Carlo après que l’une d’elles ait été prise pour une héritière britannique. Monte Carlo est une comédie mignonne et amusante sur l’amitié et l’amour. C’est un récit sur le passage à la vie adulte qui, à mon avis, partage beaucoup de thèmes avec Barbie, dans le sens où les deux parlent de surmonter le doute de soi et les préjugés pour vivre et profiter de la vie que l’on est censé mener, tout en portant de jolies tenues. Dans l’ensemble, c’est un film très relaxant et réconfortant à regarder entre amis. 

2)Black Swan et The Red Shoes 

Si vous avez aimé Black Swan, sorti en 2010, alors vous devez absolument découvrir The Red Shoes de 1948. Nous suivons Vicky Page, une jeune ballerine dont l’instructeur autoritaire, Boris Lermontov, l’exhorte à ne penser qu’au ballet. Vicky tombe soudainement amoureuse du charmant jeune compositeur Julian Craster. Finalement, déchirée entre sa dévotion à la danse et son désir d’aimer, sous une grande tension émotionnelle, Vicky doit prendre une décision aux conséquences sérieuses. 

Les similitudes avec Black Swan sont impossibles à ignorer, mais il existe également des différences qui rendent les deux films encore plus intéressants à regarder l’un après l’autre. Alors que Nina, interprétée par Natalie Portman, entretient une relation romantique avec son professeur, joué par Vincent Cassel, et une rivalité à multiple facette avec une camarade, performé par Mila Kunis, elle est aussi entièrement concentrée et torturée par la danse et sur le fait de devenir le Cygne noir tout au long du film. Ses relations reflètent le ballet et ne s’y opposent pas. En revanche, Vicky, après avoir obtenu le rôle dans The Red Shoes, un ballet sur une femme portant des chaussures rouges qui l’empêchent de les enlever lorsqu’elle danse, entretient une relation plus ambivalente avec le ballet, étant prête à l’abandonner par amour à certains moments. Les deux films contiennent des séquences de ballet incroyables—celle de The Red Shoes durant environ 15 minutes—et tous deux possèdent une cinématographie à couper le souffle ainsi que des fins très marquantes.

3)Conclave et Le Nom de la Rose 

Si vous avez aimé Conclave avec ses intrigues cardinales, alors vous devriez regarder Le Nom de la Rose. L’histoire raconte celle d’un moine franciscain du XIVe siècle, William, et de son jeune novice, qui arrivent à une conférence pour découvrir que plusieurs moines ont été assassinés dans des circonstances mystérieuses. Pour résoudre ces crimes, ils doivent dévoiler la conspiration qui se trame dans l’ombre du monastère et se dresser contre l’autorité de l’Église. Ainsi, les deux films sont des thrillers dramatiques se déroulant dans un environnement profondément religieux, et tous deux mettent en scène des personnages principaux qui doutent des institutions auxquelles ils ont été liés pendant une majorité de leurs vies, à la suite de certains décès. Ils sont également tous deux des adaptations de livres, et ils traitent fondamentalement de la bonté et de la beauté de la nature humaine, même durant les scénarios les plus horribles, avec, à mon avis, des fins très mélancoliques. 

4) À Couteaux Tirés et Cluedo 

Les films À Couteaux Tirés vous ont laissés en haleine et vous recherchez le prochain whodunit pour patienter en attendant le troisième film, Wake Up Dead Man? Ne cherchez pas plus loin que le film culte des années 80 Cluedo. Adapté du jeu de société, Cluedo met en scène six invités hauts en couleur réunis dans le manoir de leur hôte, Monsieur Boddy, retrouvé mort après la révélation de son secret : il faisait du chantage à tous. Avec le meurtrier parmi eux, les invités, ainsi que le majordome bavard de Boddy, doivent découvrir le coupable avant que le nombre de victimes n’augmente. 

Ces deux films reposent sur des intrigues très engageantes : la mort d’un homme fortuné dont le meurtre aurait grandement servi au coupable pour continuer sa vie—l’un dans la richesse, l’autre sans l’angoisse du chantage. Ils possèdent également plusieurs rebondissements, et en tant que spectateurs, nous n’avons d’autre envie que de mettre les deux bouts de ces mystères avant la fin du film. 

5) Lady Bird et Eighth Grade 

Bien que ce ne soit pas son premier film en tant que réalisatrice, le succès de Lady Bird de Greta Gerwig a largement contribué à faire d’elle un nom connu du grand public. De la même veine, Eighth Grade, réalisé par le célèbre comédien Bo Burnham, est sorti un an plus tard et est, comme Lady Bird, le mélange parfait des péripéties de jeunesse auxquelles on peut s’identifier. Comme son titre l’indique, Eighth Grade raconte l’histoire d’une préadolescente, Kayla, âgée de treize ans, qui traverse sa dernière semaine de collège. Ce film est une représentation très brute de l’embarras, la tristesse, les désirs, le bon, et l’inexplicable quotidien lié à cette tranche d’âge, et ce sont ces aspects que les fans de Lady Bird pourraient apprécier.

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25Oct

Quand une fleur vaut une fortune – les bulles économiques

octobre 25, 2025 Nour Hadji Edition 1
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Wiam T.

Imagine : on est au XVIIe siècle, aux Pays–Bas. Pas d’iPhone, pas de Tesla, pas de Bitcoin… mais une fleur : la tulipe. Et attention: la tulipe n’était pas magique, elle ne brillait pas dans le noir, elle ne chantait pas non plus. Mais elle avait un pouvoir bien plus fort: celui d’affoler les foules. Très vite, elle est devenue un symbole de prestige, un peu comme avoir le dernier iPhone aujourd’hui. Plus ton bulbe était rare, plus tu passais pour quelqu’un d’important. Et très vite, tout le monde s’est mis à spéculer. 

Les prix montaient, montaient, montaient encore… jusqu’au jour où plus personne n’a voulu acheter. En février 1637, la demande s’est effondrée, et avec elle, les prix. Des fortunes se sont évaporées du jour au lendemain, laissant certains avec, littéralement, une fleur fanée dans leur salon. Mais la vraie question est là: comment des gens brillants peuvent–ils tomber dans un piège aussi absurde? Même Isaac Newton, le génie qui a calculé la gravité, n’a pas réussi à calculer… la gravité des marchés. Un siècle plus tard, il a perdu une fortune dans la bulle de la South Sea Company. Comme quoi, l’intelligence ne protège pas toujours de la folie collective. 

La réponse se trouve dans Economics: The User’s Guide. L’auteur explique que 95 % de l’économie peut s’expliquer par la logique et l’analyse… mais que les 5 % restants, ce sont nos émotions: la peur, l’avidité, et surtout le fameux FOMO (fear of missing out). Le FOMO, c’est cette petite voix 

qui murmure : « Si tu n’achètes pas maintenant, tu vas le regretter ! Tout le monde s’enrichit sauf toi ! » C’est 

exactement ce qui pousse des foules entières à se lancer dans la spéculation, non pas par conviction, mais par peur de rater << l’affaire du siècle ». Et c’est ce carburant émotionnel qui alimente les bulles. 

Si on regarde de près, une bulle suit toujours à peu près les mêmes étapes. D’abord, une nouveauté attire l’attention. Au XVIIe siècle, ce sont les tulipes, rares et élégantes, fraîchement débarquées d’Orient. Ensuite, les premiers acheteurs gagnent gros, ce qui attire les autres. Puis c’est la folie collective : tout le monde veut participer, du riche marchand à l’artisan modeste. Les prix montent si haut qu’ils n’ont plus aucun rapport avec la réalité. Une fleur se vend au prix d’une maison, comme si un bouquet pouvait remplacer un toit. Mais vient forcément le moment où plus personne n’ose acheter à ces prix–là. La confiance se brise, tout le monde veut vendre, et les prix s’effondrent. Voilà comment une bulle éclate. 

Prenons un exemple plus proche de nous : le foot. Quand on dit << Guardiola »>, on pense presque automatiquement à «< Messi ». Beaucoup diront que ses plus grands succès viennent justement de cette période où il avait Messi dans son équipe. Et certains se demandent : sans Messi, aurait–il vraiment eu la même carrière ? Peut–être que oui… mais peut- être que son image de génie du coaching est un peu gonflée par l’aura du meilleur joueur du monde. 

C’est comme si la valeur de Guardiola dépendait d’un facteur extérieur qui ne lui appartient pas vraiment. Tant que Messi est là, tout brille. Mais si on enlève Messi, est–ce que tout ce 

prestige reste, ou est–ce que ça se dégonfle d’un coup? Eh bien, une bulle économique, c’est exactement ça : une valeur qui semble énorme mais qui repose surtout sur des attentes, des illusions, ou un contexte particulier. Dès que ce contexte disparaît, tout s’écroule. 

En fin de compte, la leçon est simple : l’avidité et la peur de manquer une opportunité (le fameux FOMO) peuvent aveugler même les esprits les plus brillants. Elles nous font oublier la valeur réelle des choses et nous entraînent dans une danse collective où tout le monde croit gagner… jusqu’au moment où la musique s’arrête. La tulipe du XVIIe siècle n’était qu’une fleur, mais elle a suffi à ruiner des fortunes et à rappeler une vérité universelle : une bulle finit toujours par éclater, et l’histoire, inlassablement, se répète. 

Alors, méfiez–vous des promesses trop belles : une bulle finit toujours par éclater, et quand elle éclate, il ne reste que des regrets… et parfois une fleur fanée en guise de souvenir. Mais la vraie question est là: avons–nous vraiment appris de l’histoire, ou attendons–nous juste la prochaine bulle pour nous y jeter tête baissée… encore une fois ?

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