The epstein files : le scoop qui sera dans nos prochains livres d’histoires
Nouhaila M.
L’affaire Epstein continue de susciter des interrogations et des développements politiques majeurs, plus de six ans après la mort du financier. Ce dossier, qui mêle réseaux d’influence et accusations criminelles graves, connaît de nouveaux rebondissements qui maintiennent l’actualité du scandale.
L’affaire Epstein trouve ses origines dans les années 1990, avec les premiers signalements de Maria Farmer en 1996 lors de son travail comme artiste en résidence dans la propriété de Les Wexner, dans l’Ohio, suivis par le témoignage de l’actrice d’Alicia Arden en 1997. Cependant, ce n’est qu’en mars 2005 qu’une plainte concernant une mineure de 14 ans déclenche une enquête approfondie à Palm Beach.
L’enquête de onze mois menée par la police de Palm Beach en 2006 établit un système organisé de recrutement et d’exploitation de mineures. Les perquisitions révèlent des photographies de jeunes filles et l’existence de caméras cachées. Malgré ces éléments, le dossier présenté au grand jury aboutit à une seule accusation.
Mis en accusation par la justice de Miami, Jeffrey Epstein encourt la prison à vie. Mais en 2008, il obtient un accord de négociation de peine très controversé, de la part de magistrats menés par le procureur général, Alexander Acosta (qui deviendra ministre du Travail sous le premier mandat de Donald Trump, entre 2017 et 2019 . Il plaide coupable pour racolage de mineures et purge seulement treize mois de prison dans des conditions très avantageuses, obtenant en plus l’immunité pour ses complices — tandis que les victimes ne sont pas informées, en violation de la loi.
En janvier 2015, Virginia Roberts Giuffre dépose une déclaration sous serment détaillant son exploitation présumée comme « esclave sexuelle » entre 1999 et 2002. Ses accusations impliquent plusieurs personnalités, dont l’ Ex-prince Andrew et le professeur Alan Dershowitz. Le décès de Virginia Roberts Giuffre en avril 2024 marque un tournant tragique dans cette affaire.Tous les accusés ont nié ces allégations, et Dershowitz a intenté une action en justice contre Giuffre.
L’arrestation d’Epstein en juillet 2019 par le FBI et son décès en détention le 10 août 2019 créent une situation judiciaire complexe. Les circonstances de sa mort dans une cellule du Metropolitan Correctional Center de New York, officiellement qualifiée de suicide, soulèvent des questions persistantes.Transporté en urgence absolue vers l’hôpital new-yorkais le plus proche, Jeffrey Epstein est déclaré mort à 6 h 39. L’administration pénitentiaire fédérale américaine annonce officiellement quelques heures plus tard via les médias la mort du milliardaire, qui se serait donc suicidé, à l’âge de 66 ans.L’administration pénitentiaire procède à des mutations et suspensions de personnel suite à cet incident.
Donald Trump et Jeffrey Epstein ont longtemps été proches : plusieurs photos et vidéos les montrent ensemble, notamment à une fête, dansant au milieu de jeunes femmes et semblant parler de celles-ci entre eux. Donald Trump décrit son ami en 2002 dans une interview au « New Yorker ». « Je connais Jeff depuis quinze ans, c’est un type génial. C’est quelqu’un avec qui on peut bien s’amuser. On dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et que beaucoup d’entre elles sont assez jeunes. Il n’y a pas de doutes, Jeffrey a une bonne vie sociale ».
La publication par le Wall Street Journal le 18 juillet 2025 d’une lettre attribuée à Donald Trump, datée de 2003 et adressée à Epstein pour son cinquantième anniversaire, relance le débat public. Cette correspondance, présentant des esquisses et des messages à connotation sexuelle, est contestée par l’ancien président. Nous avons certaines choses en commun, Jeffrey », écrit Trump. « Les énigmes ne vieillissent jamais, as-tu remarqué cela », dit-il également avant de conclure : « Joyeux anniversaire. Que chaque jour soit un autre merveilleux secret. ».
L’administration actuelle a modifié sa communication concernant ce dossier depuis la campagne présidentielle de 2024. Une note conjointe du ministère de la Justice et du FBI affirme l’absence de « liste de clients compromettante ». Donald Trump rabroue les journalistes qui l’interrogent sur le sujet, minimise l’affaire sur les réseaux sociaux, assure que les dossiers Epstein « ont été fabriqués » par James Comey (directeur du FBI de 2013 à 2017), Joe Biden et Barack Obama, et répète que son nom n’est pas dans les documents – avant d’être contredit par la presse.
L’affaire a connu un nouveau tournant, mardi 18 novembre, avec le vote au Congrès américain pour forcer l’administration Trump à plus de transparence. La proposition de loi vise à ordonner au ministère de la Justice de « publier tous les documents et archives » en sa possession sur le dossier.
Après avoir mené pendant des semaines une véritable campagne pour contrecarrer la tenue de ce vote à la Chambre, Donald Trump a finalement fait volte-face, dimanche, en y apportant son soutien. « Nous n’avons rien à cacher », a-t-il dit, tout en dénonçant encore un « canular » mais sans expliquer pourquoi il n’ordonnait pas à sa ministre de la Justice de publier directement ces documents, sans passer par un vote au Congrès. La proposition de loi a, dans la foulée, été adoptée à l’unanimité au Sénat. Le texte doit désormais être signé par le président américain pour promulgation.
L’affaire Epstein continue de soulever des questions fondamentales concernant :
- La transparence des institutions judiciaires et politiques
- L’équité du système pénal face aux individus fortunés et influents
- Les mécanismes de contrôle dans les établissements pénitentiaires
- La protection des victimes dans les affaires complexes
La possible promulgation de la loi sur la publication des documents pourrait apporter des éclaircissements sur les zones d’ombre persistantes de cette affaire, tout en testant les engagements à la transparence de l’administration actuelle.