Zohran mamdani
D’man
Zohran Mamdani, maire-élu de New York, socialiste, jeune, multiculturel, fort d’une identité complexe et assumée, porte une vision de justice sociale et d’égalité qui dérange autant qu’elle inspire. Il incarne cette nouvelle génération de responsables politiques qui ne se contentent pas de suivre l’histoire : ils la bousculent, la tordent, la réinventent. Alors voyons qui il est, quelles sont ses positions, pourquoi il effraie autant les républicains — et surtout, pourquoi son ascension annonce une Amérique en pleine mutation.
Le connaitre un peu : une histoire à lui tout seul
Zohran Mamdani, ce n’est pas juste un élu : c’est un parcours qui traverse le monde. Né à Kampala en 1991, élevé à New York, fils du penseur Mahmood Mamdani et de la réalisatrice Mira Nair, il arrive à NYC à 7 ans, à l’âge où tout te façonne : les langues, les colères, les rêves trop grands.
Il grandit dans les écoles publiques, loin des bulles dorées. New York, il la connaît par le métro suffocant, les loyers absurdes, les petits boulots, les profs épuisés mais tenaces. Avant la politique, il est travailleur social et organisateur de terrain, au contact direct des familles étranglées par le coût du logement.
Sa vision vient de là : du terrain, pas des salons. Il comprend très tôt que New York brille, oui, mais qu’elle brille parfois sur ceux qu’elle écrase. Alors quand il se lance, ce n’est pas pour la vitrine : c’est avec une colère calme, structurée, forgée par ce qu’il a vu. Et son identité — musulman, sud asiatique, africain, new-yorkais — n’est pas un badge : c’est le réel de l’Amérique actuelle.
Ses positions politiques : un programme qui renverse la table
Mamdani ne se cache pas : il est socialiste, et il pense que l’État doit intervenir pour protéger les gens là où le marché les écrase (Et oui, aux USA, être socialiste est un tabou !). Son programme est une réponse directe à ce qui étouffe les New-Yorkais.
∙ Le logement — la bataille de sa vie : Dans une ville où payer un studio équivaut à une demi-âme, il défend un gel global des loyers, la construction massive de logements publics, et la transformation des immeubles vacants en habitations abordables. Pour lui, le logement n’est pas un investissement, mais un droit. Et quand il dit ça, il touche à l’un des nerfs les plus sensibles de la politique américaine.
∙ Les transports — des bus gratuits, rapides, et réguliers : Il défend un système de bus gratuit financé par une taxe sur les grandes entreprises. Son argument est simple : une ville qui circule mieux est une ville qui respire mieux – socialement comme écologiquement.
∙ L’éducation et les services publics : Crèches universelles, soutien aux écoles publiques, rénovation écologique des bâtiments scolaires, embauche d’enseignants qualifiés. Il met l’accent sur l’égalité réelle, pas sur des discours vides.
∙ La police — réorganiser, pas fantasmer : Son approche n’est pas l’abolition, mais une redistribution des rôles. Les interventions non violentes (santé mentale, disputes de voisinage, sans-abrisme) seraient gérées par des équipes civiles formées. C’est un choix politique, économique, mais surtout humain.
Pourquoi il fait peur aux républicains américains : le cauchemar de leur récit
Les républicains ne le détestent pas uniquement parce qu’il est socialiste. Ils le détestent parce qu’il casse trois piliers de leur imaginaire politique.
- a) Son identité : Un maire musulman, issu de l’immigration et un vrai socialiste à la tête de la plus grande et la plus riche ville de leur pays ultra capitaliste, c’est un tremblement de terre bien symbolique. Pour certains républicains, c’est la preuve vivante que l’Amérique qu’ils connaissent disparaît « Oulala C’est la décadence hein »
- b) Ses positions économiques : Le gel des loyers, les taxes sur les grandes fortunes, la régulation du marché immobilier…Pour la droite, c’est la porte ouverte à ce qu’ils appellent le “paternalisme socialiste”. Pour Mamdani, c’est juste une ville qui arrête d’être gérée comme une entreprise et où les gens sont traités comme des êtres humains, et pas comme un profit possible.
- c) Sa ligne diplomatique et ses valeurs :
∙ Gaza / Israël-Palestine : Mamdani parle de la guerre à Gaza comme d’un génocide, demande un cessez-le-feu durable, et soutient des moyens de pression type BDS (boycott/désinvestissement) au nom du droit international. Pour la droite, ce vocabulaire est « radical ».
∙ Police / violences policières : Il a longtemps critiqué le NYPD (Service de police de la ville de New York) et a soutenu “defund the police” dans le passé, puis a calmé le ton : il veut garder la police mais déplacer une partie de la sécurité vers du social / santé mentale. Droite : “anti flics”. → Progressistes : “réformer sans nier la sécurité”.
∙ Minorités : Défense active des immigrés, musulmans, Afro-Américains, LGBTQ+ et locataires précaires : pour lui, une ville diverse doit protéger concrètement ceux qui prennent le plus de coups.
∙ DSA / socialisme démocratique : Il est membre des Democratic Socialists of America et porte une ligne anti-élites économiques, pro-services publics et pro-justice sociale. → Conservateurs américains : “extrémiste/communiste”.
En résumer : Cela en fait un extrémiste pour la droite américaine qui est forte contradiction avec leurs fantsams. Et le recits sur « qui a le droit d’etre americain et de gouverner « est en train de fissurer. Pour les autres, c’est un mec chill bien connecté à la réalité d’aujourd’hui.
La gauche aux USA: Une remontada ?
Mamdani n’est pas un ovni : il s’inscrit dans une vague progressiste qui monte partout aux États-Unis.
Brandon Johnson, à Chicago, ancien prof et syndicaliste, a pris la mairie en 2023 avec un programme social assumé et a battu toute la machine politique locale. Alexandria Ocasio-Cortez reste l’icône de cette aile gauche : réélue encore et encore, financée surtout par de petits donateurs, preuve que sa base populaire ne faiblit pas.
En Pennsylvanie, Summer Lee — membre de la “Squad” — a résisté à des campagnes massives financées contre elle et s’est imposée durablement.
Conclusion
La montée de la gauche aux USA n’a rien du hasard : c’est une contre-vague directe au trumpisme, au durcissement politique et à l’extrême droite qui a marqué le pays et montré ses limites. Mamdani s’inscrit dans ce mouvement — une preuve, parmi d’autres, du pouvoir que peut reprendre le peuple quand il s’organise. Et à ma très humble opinion, la radicalité qu’on doit assumer et soutenir aujourd’hui, c’est celle qui défend la justice sociale, et Mamdani en est un visage clair.